Une nouvelle mère qui perd son emploi après un congé de maternité se retrouve sans filet social : l'accès aux prestations d'assurance-emploi lui est simplement refusé.

Alors qu'une personne malade a droit à un maximum de 26 semaines de prestations d'assurance-emploi, les proches aidantes et aidants qui les soutiennent n'ont droit qu'à 15 semaines.

Notre régime d’assurance-emploi (chômage) est plein de trous, inefficace et injuste.

Du hachoir à viande de l’ère Chrétien, en passant par le saccage de l’assurance-emploi par Stephen Harper, jusqu’à l’indifférence du gouvernement Trudeau, les gouvernements néolibéraux successifs ont démontré à maintes reprises qu’ils s’en torchent d’offrir une vraie dignité à tout le monde.

En ce moment, l’admissibilité à l’assurance-emploi est calculée en fonction du nombre d’heures travaillées au cours de l’année précédente. Comme les mères québécoises s’absentent du travail en moyenne 46 semaines après la naissance de leur enfant, il devient mathématiquement impossible pour elles de bénéficier du chômage si elles perdent leur emploi pendant leur congé ou à leur retour.

Une injustice similaire existe pour la proche aidance. Les personnes malades ont droit à un maximum de 26 semaines de prestations de chômage. À leur chevet, les proches aidantes et aidants, qui les soutiennent, n’ont droit qu’à 15 semaines. Comme si l’Alzheimer ou le cancer prenait congé si vite...

C’est pourquoi j’ai déposé un projet de loi pour que les nouvelles mères et les proches aidantes et aidants soient mieux protégés en cas de chômage. La patience a ses limites. Modernisons, maintenant.

C’est avec fierté que ce projet de loi s’associe au Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) dans le cadre de leur campagne sur la proche-aidance et au Mouvement Action-Chômage (MAC) de Montréal dans le cadre de leur campagne Pousse, mais poussettes égales.

Ces campagnes visent à mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il modifie la Loi sur l’assurance-emploi, afin que toutes les travailleuses aient droit à une protection en cas de chômage, indépendamment de toute absence sur le marché du travail liée à la grossesse, à la maternité ou aux responsabilités familiales.

« Les femmes qui perdent leur emploi durant leur congé de maternité ou peu de temps après leur retour au travail ne sont pas protégées par l’assurance-emploi. C’est un cas classique de discrimination systémique »

- Jérémie Dhavernas, responsable des services juridiques du MAC de Montréal.

En savoir plus sur le projet de loi C-249