La crise climatique menace la santé mentale des Québécois.es

Bien que je ne sois pas surpris, c’est choquant de voir une étude chiffrée sur le sujet.

Cette étude nous apprend que les jeunes Québécois.es âgés de 18 à 24 ans sont plus écoanxieux que jamais en raison du naufrage climatique prédit par la science et de l’inaction des différents gouvernements. La moitié avait ressenti au moins une manifestation d’écoanxiété dans les deux dernières semaines précédent l’enquête. Ces jeunes stressés concernant leur avenir ont parfois du mal à travailler ou à étudier tellement les pensées sont envahissantes. C’est grave.

On pourrait donc se diriger vers une crise encore plus importante en matière de santé psychologique. Bien que je devienne tranquillement un vieux bonhomme - mais toujours en forme! -, n’empêche que je les comprends et que je trouve cette situation excessivement alarmante. J’étais d’ailleurs présent samedi dernier à la manifestation pour la Journée mondiale pour la justice climatique et j’ai eu la chance de discuter avec plusieurs jeunes inquiets pour la suite du monde.

Pour elles et eux, la pandémie est moins une menace que les changements climatiques. Ça fait des années qu’on dit qu’on s’en va directement dans un mur si l’on ne change pas drastiquement nos pratiques et malgré tout, trop peu est fait. Soyons honnêtes, c’est assez clair que les efforts des gouvernements ne sont pas à la hauteur. L’étude dit d’ailleurs que la seule façon d’atténuer cette hausse d’écoanxiété serait de démontrer aux jeunes qu’ils sont réellement entendus. Mais ce n’est pas le cas actuellement.

La COP26 promettait beaucoup de réalisations, mais a très peu livré d’engagements concrets et contraignants. On a d’ailleurs appris hier que plus de 500 lobbyistes associés à l’industrie du pétrole, du gaz et du charbon participent à la conférence sur le climat. Je ne comprends même pas qu’on puisse accepter leur présence à une conférence sur le climat! C’est tout simplement contre-productif. Si le lobby des énergies fossiles était un pays, il aurait la plus importante délégation à la COP26! Pas étonnant que la déclaration finale de la COP26 passerait sous silence les énergies fossiles… Pourtant, selon Steven Guilbeault, leur présence ne participe pas à retarder les négociations. Permettez-moi d’en douter.

Pour vaincre le réchauffement planétaire, ce n'est pas des petites mesurettes qu’il nous faut, ce sont des changements d’envergure, de culture. Le vrai leadership climatique, c’est les gens qui prennent la rue pour demander plus d’action qui l’incarne. Je vais continuer de le faire, avec mes enfants et leurs grands-parents. C’est aussi faire des choix politiques différents pour obtenir de meilleurs résultats. Des résultats à la hauteur des exigences scientifiques et de l’espoir des jeunes générations. Les bouleversements que la crise climatique va créer nécessitent une réponse sérieuse et concertée. Il faudra faire des choix difficiles, des sacrifices, et adapter nos comportements pour notre survie collective, pour sauver l’Humanité. Ce n’est pas rien.

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